On peut diviser la recherche scientifique en deux grands domaines: les sciences empiriques et celles qui ne le sont pas. Les premières tentent d’explorer, de décrire, d’expliquer et de prévoir les événements du monde dans lequel nous vivons. Leurs énoncés doivent donc être confrontés à l’expérience, et on ne les accepte que s’ils sont confirmés par une évidence empirique. Celle-ci est obtenue de bien des manières: par expérimentation, par observation systématique, par entretien ou par enquête, par des tests psychologiques ou cliniques, par l’examen attentif de documents, d’inscriptions, de monnaies, de vestiges archéologiques, etc. Cette dépendance à l’égard des faits distingue les sciences empiriques de celles qui ne le sont pas, comme la logique ou les mathématiques abstraites, dont on démontre les propositions sans qu’il soit nécessaire d’invoquer l’expérience.
On divise souvent à leur tour les sciences empiriques en sciences de la nature et en sciences sociales. Cette division repose sur un critère bien moins clair que celui que nous invoquions pour distinguer la recherche empirique de celle qui ne l’est pas, et il y a des divergences sur le tracé de la frontière. D’habitude, on met sous la rubrique "science de la nature" la physique, la chimie, la biologie et les disciplines adjacentes; dans les sciences sociales, on inclut la sociologie, la science politique, l’ethnologie, l’économie, l’histoire et les disciplines qui leur sont liées. La psychologie est tantôt placée dans l’un des domaines, tantôt dans l’autre, et l’on dit souvent qu’elle est à cheval sur les deux.