On divise souvent à leur tour les sciences empiriques en sciences de la nature et en sciences sociales. Cette division repose sur un critère bien moins clair que celui que nous invoquions pour distinguer la recherche empirique de celle qui ne l’est pas, et il y a des divergences sur le tracé de la frontière. D’habitude, on met sous la rubrique "science de la nature" la physique, la chimie, la biologie et les disciplines adjacentes; dans les sciences sociales, on inclut la sociologie, la science politique, l’ethnologie, l’économie, l’histoire et les disciplines qui leur sont liées. La psychologie est tantôt placée dans l’un des domaines, tantôt dans l’autre, et l’on dit souvent qu’elle est à cheval sur les deux.[…] Le grand prestige dont jouit aujourd’hui la science est sans aucun doute imputable dans une large mesure au succès impressionnant et à l’extension rapide de ses applications. Bien des secteurs des science expérimentales fournissent aujourd’hui une base à des technologies; ces dernières donnent aux résultats de la recherche scientifique une utilité pratique, alimentent souvent à leur tour la recherche fondamentale en faits, en problèmes et en instruments d’investigation nouveaux.
Outre qu’elle aide l’homme à se rendre maître de son environnement, la science correspond à un besoin qui, pour être désintéressé n’en est pas moins profond et tenace : le désir d’acquérir une connaissance toujours plus profonde du monde dans lequel il se trouve.