maphilosophie.fr

Le plaisir est décevant, les possibilités jamais
(Sören Kierkegaard)



Biblio sur l'art

Découverte :

E.H. Gombrich, Histoire de l'art, éd. PHAIDON

Un grand classique de l'histoire de l'art (de la préhistoire au XXe siècle) édité pour la première fois en 1950 et révisé ensuite plusieurs fois par l'auteur jusqu'à sa mort en 2001. Style simple, direct, très narratif. De très nombreuses illustrations.


C. Millet, L'art contemporain, éd. Flammarion, coll. DOMINOS.

Petit livre de 120 pages environ qui donnen quelques clés pour comprendre ce qu'est l'art contemporain.


E. Couturier, L'art contemporain, mode d'emploi, éd. Filipacchi 2004.

Guide très agréable et facile à lire, contenant de nombreuses illustrations d'oeuvres contemporaines, organisé en 9 chapitres :

1) L'art contemporain c'est quoi ?
2) L'art contemporain, quel intérêt ?
3) Changer sa façon de voir : ne dites plus... ("... L'art c'est forcément beau", "...L'art ça doit ressembler à quelque chose", "...L'artiste contemporain fait n'importe quoi" etc...)
4) Comment approcher l'art contemporain ?
5) Renouer les fils avec le passé
6) Connaître les mots clés
7) Retenir quelques dates repères
8) Ils l'ont fait pour la première fois ("Le premier tableau abstrait", "Le premier collage", "le premier ready made" etc...)
9)
30 oeuvres clés


Etudes spécifiques :

Du Gothique à la Renaissance, ouvrage collectif, éd. Hazan 2004, coll. "Les Protagonistes de l'Art italien"

Monographies de 9 artistes italiens du XIIIe au XVe siècle : DUCCIO, SIMONE MARTINI, PIETRO et AMBROGIO LORENZETTI, MASACCIO, FRA ANGELICO, FILIPPO LIPPI, BENOZZO GOZZOLI

De la Renaissance au XVIIIe siècle, ouvrage collectif, éd. Hazan 2006, coll. "Les Protagonistes de l'Art italien"

Monographies de 8 artistes italiens du XVe au XVIIIe siècle : PIERO DELLA FRANCESCA, BOTTICELLI, LEONARD DE VINCI, MICHEL-ANGE, RAPHAËL, TITIEN, LE CARAVAGE, CANALETTO

Réflexion sur l'art - Esthétique :

D. Arasse, On n'y voit rien. Descriptions, éd. Gallimard 2003, coll. Folio Essais

Que fait-on quand on regarde une peinture ? A quoi pense-t-on ? Qu'imagine-t-on ? Comment dire, comment se dire à soi-même ce que l'on voit ou devine ? Et comment l'historien d'art peut-il interpréter sérieusement ce qu'il voit un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ? En six courtes fictions narratives qui se présentent comme autant d'enquêtes sur des évidences du visible, de Velázquez à Titien, de Bruegel à Tintoret, Daniel Arasse propose des aventures du regard. Un seul point commun entre les tableaux envisagés : la peinture y révèle sa puissance en nous éblouissant, en démontrant que nous ne voyons rien de ce qu'elle nous montre. On n'y voit rien ! Mais ce rien, ce n'est pas rien. Écrit par un des historiens d'art les plus brillants d'aujourd'hui, ce livre adopte un ton vif, libre et drôle pour aborder le savoir sans fin que la peinture nous délivre à travers les siècles.

D. Arasse, Histoires de peintures, éd. Gallimard 2005, coll. Folio Essais

Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qui, dans la même collection, ont fait le succès d'"On n'y voit rien. Descriptions", Daniel Arasse invite son lecteur à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure. Evoquant de grandes problématiques - la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition - mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec perspicacité et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets - La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux, de Mantegna, Le Verrou de Fragonard... - avant de conclure sur quelques aspects de l'art contemporain. Le lecteur retrouvera le goût de mieux voir de grands épisodes de la peinture, grâce à une approche sensible et ouverte. Toujours il sera surpris, réveillé, entraîné dans un véritable enchantement d'intelligence et d'humour. Ce livre est la transcription de vingt-cinq émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003.

A. Danto, La transfiguration du banal. Une philosophie de l'art, éd. Seuil 1989.

Dans une fable illustre, Borges a montré que deux textes littéralement indiscernables pouvaient constituer deux oeuvres différentes, voire antithétiques. Arthur Danto étend ici à l'ensemble des pratiques artistiques l'interrogation soulevée par une telle "expérience de pensée" : le même objet peut être ici une vulgaire roue de bicyclette, là une oeuvre (Roue de bicyclette, par Marcel Duchamp) fort cotée à cette Bourse des valeurs esthétiques qu'on appelle le "monde de l'art". Une telle transfiguration montre que la spécificité de l'oeuvre d'art ne tient pas à des propriétés matérielles ou perceptuelles, mais catégorielles : l'oeuvre possède une structure intentionnelle parce que, figurative ou non, elle est toujours à propos de quelque chose. La démarche de Danto surprendra: vive et amusante, souvent provocante (dans la ligne des pratiques dada ou pop qu'elle prend pour paradigme), elle procède volontiers par hypothèses, paradoxes et variations imaginaires. Mais on vérifiera qu'elle ébranle d'autant plus efficacement les habitudes les mieux assises de la pensée esthétique qu'elle s'appuie sur une connaissance intime de l'art classique et contemporain.

G. Didi-Huberman, Devant l'image. Question posée aux fins d'une histoire de l'art, éd. Minuit 1990.

Ce livre développe une question critique posée et reposée à nos certitudes devant l'image. Comment regardons-nous? Pas seulement avec les yeux, pas seulement avec notre regard. Voir rime avec savoir, ce qui nous suggère que l'oeil sauvage n'existe pas, et que nous embrassons aussi les images avec des mots, avec des procédures de connaissance, avec des catégories de pensée. D'où viennent-elles, ces catégories? C'est la question posée ici à la discipline de l'histoire de l'art, dont le développement actuel - la finesse de ses outils, son impressionnante capacité d'érudition, sa prétention scientifique, son rôle dans le marché de l'art - semble autoriser le ton de certitude si souvent adopté par les professionnels de l'art, les savants de l'image. Or, qu'est-ce qu'un savoir lorsque le savoir porte sur ce Protée que l'on nomme une image? La question exige de mettre à jour la "philosophie spontanée" ou les modèles discursifs mis en jeu lorsque nous cherchons, devant un tableau ou une sculpture, à en tirer, voire à en soutirer une connaissance. Entre voir et savoir se glissent bien souvent des mots magiques, les philtres d'une connaissance illusoire: ils résolvent les problèmes, donnent l'impression de comprendre. Ces mots magiques, Vasari, le premier historien de l'art, au XVIe siècle, en a inventé de fameux, qui traînent encore dans notre vocabulaire. Panofsky, le "réformateur" de l'histoire de l'art, au XXe siècle, les a critiqués dans un sens, à l'aide d'un outil philosophique considérable - la critique kantienne de la connaissance -, mais il les a restaurés dans un autre sens, au nom de l'humanisme et d'un concept encore classique de la représentation. C'est du côté de Freud que l'on a cherché ici les moyens d'une critique renouvelée de la connaissance propre aux images. L'acte de voir s'y est littéralement ouvert, c'est-à-dire déchiré puis déployé: entre représentation et présentation, entre symbole et symptôme, déterminisme et surdétermination. Et, pour finir, entre la notion habituelle du visible et une notion renouvelée du visuel. L'équation tranquille - métaphysique ou positiviste du voir et du savoir laisse place dès lors à quelque chose comme un principe d'incertitude. Quelque chose comme une contrainte du regard au non-savoir. Quelque chose qui nous met devant l'image comme face à ce qui se dérobe: position instable s'il en est. Mais position qu'il fallait penser comme telle pour la situer malgré tout dans un projet de connaissance - un projet d'histoire de l'art.

P. Francastel, Peinture et société. Naissance et destruction d'un espace plastique. De la Renaissance au cubisme, éd. Denoël 1994.

Essai de sociologie de l'art. L'auteur réfléchit sur la naissance perspective à la Renaissance en refusant de la voir comme la découverte de LA manière enfin objective de représenter le monde. Pour lui au contraire, il faut y voir l'invention d'UN système de représentation du réel compréhensible dans un certain contexte culturel, historique et social.

E. Panofsky, La perspective comme forme symbolique. Et autres essais, éd. Minuit 1997.

Les cinq essais réunis dans ce volume représentent la quasi-totalité des travaux que Panofsky a publiés en allemand, avant 1932. La volonté de fonder une science rigoureuse de l'œuvre d'art qui s'exprime dans les recherches épistémologiques des débuts, et en particulier dans la critique de Wölflin et de la notion de Kunstwollen, s'affirme en acte dans ce chef-d'œuvre de la science sociale qu'est la Perspective comme forme symbolique. Refusant de réduire la perspective à un simple problème technique ou mathématique, Panofsky entend établir, à travers l'analyse de l'usage de la perspective angulaire dans l'Antiquité, de l'ignorance quasi systématique de la perspective au Moyen-Age et de " l'invention " de la perspective plane par la Renaissance, que le recours à la perspective s'appuie sur une philosophie de l'espace qui est elle-même solidaire d'une philosophie de la relation entre le sujet et le monde. C'est ainsi que la philosophie idéaliste des " formes symboliques " se dépasse vers une histoire sociale des catégories de perception et de pensée.